La Lutte
Des sanglots longs descendent sur moi comme une pluie battante
Lente, serrée d’angoisse dans le silence et la pénombre
D’un jour d’automne, celui qui mène à l’hiver de glace
La ville semble morte, zombie, désertée
Comme un refrain trop écouté, trop ressassé
Comme un océan de ronces et de verres brisés
Il est temps, ne le vois-tu pas petit berger ?
Il est grand temps de rompre ce carcan de cendres qui me fait plier
Mon cœur devient chasseur, aujourd’hui et pour toujours
Chasseur de rêves, de magie, de douceur
Dévoreur des couleurs trop longtemps remisées
Petits bonbons acidulés qui réveillent l’amour et la force en moi
Les longues plaintes s’accrochent, elles résistent
Elles se nourrissent des restes des cauchemars de la nuit
La lutte est sans pitié pourtant, sans miroirs et sans gloire
La lutte pour sortir du monde des terreurs sombres
Au matin, le soleil se lève enfin sur les combats du passé
Devant les résistances du présent et jusqu’au lendemain
Encore une heure, plus une, plus une et finalement un jour après l’autre
Les morts s’entassent devant Dieu, éclats des restes d’hier guidés par Le Phare
Celui qui reste, obstiné, devant nos yeux effarés
Dans la nuit la plus noire, dans le four, celui dont on croit ne jamais pouvoir sortir
Les ombres longues sont malignes, prends ta flûte, petit berger, pour les éloigner encore une nuit
Car chaque nuit est un pas, un pas de plus pour espérer que les ténèbres finiront par abdiquer